Étonnant et passionnant ce livre ‘ Spinoza avait raison  » de Damasio , médecin professeur de neurologie, neurosciences et psychologie interpellé par Spinoza, ce philosophe juif portugais (1632 – 1677) qui remettait en cause la religion.
Damasio l’a lu, l’a rejeté, admiré, puis oublié avant de le redécouvrir et d’en écrire quelques remarques…
C’est une phrase de Spinoza qu’il avait écrite jeune sur un papier qu’il a retrouvé après ses travaux scientifiques qui déclenche cette nouvelle découverte dont il faut bien le dire est un approfondissement des écrits mais comme si c’était la première fois (😊) …
Cette phrase où tout commence entre Damasio et Spinoza est : « Le fondement de la vertu est l’effort même pour conserver son être propre… et le bonheur consiste pour l’homme à vouloir conserver son être.  » ( Bon je vous la fait courte… nous devons travailler personnellement pour garder l’équilibre car , lui l’équilibre… n’est pas naturel!… c’est pas moi qui le dit… c’est Spinoza ;))
Si Descartes dit qu’il y a le corps et l’esprit, Spinoza cherche à expliquer l’interaction entre les deux.
Pour Spinoza, le corps et l’esprit jaillissent simultanément de la même susbstance interagissante et agissent en symbiose à travers les manifestations tant du corps que de l’esprit.
Spinoza comme Damasio disent que la joie et la tristesse sont des idées du corps qui s’efforcent de manœuvrer pour atteindre un état de survie optimal. La joie et la tristesse sont des révélations mentales de l’état du processus vital.
Le signal émotionnel accroit l’efficacité du raisonnement et l’accélère.
Damasio entreprend l’étayage scientifique par ses travaux des propos de Spinoza.
Damasio fait la démonstration scientifique que les émotions sont impliquées dans la prise de décision.
Pour lui les émotions précèdent les sentiments et avec Spinoza il affirme que les émotions négatives sont normales! En revanche il présente une antidote… le contrebalancement avec une émotion positive! ( Tiens là c’est de la sophro, non?)
Lors de ces expériences Damasio démontre que les pensées liées à l’émotion ne venaient qu’après que l’émotion ait commencé.
Damasio à la lecture de Spinoza et à l’appui de ses recherches définit les sentiments « comme un certain état du corps et un certain état d’esprit ».
« Les sentiments sont nos sentinelles. Ils font savoir à notre soi conscient, fugace et étroit, ce qu’il en est de l’état vécu de notre organisme ».
S’il explique bien combien les sentiments et les émotions sont importants au point de ne pas pouvoir avoir de vie sociale sans eux, il relève cette phrase de Spinoza qui pourrait être une inspiration de vie entière : « le bonheur est le pouvoir d’être libre vis-à-vis de la tyrannie des émotions négatives ».
Beaucoup de réflexions de Spinoza m’auront fait penser aux principes sophrologiques. Quelques unes à titre d’exemple :
 » Un sentiment ne peut être contrarié ou supprimé que par un sentiment contraire et plus fort que le sentiment à contrarier ».
L’idée selon laquelle on ne pouvait soumettre les passions que par l’émotion induite par la raison, et non par la pure raison seule est centrale dans la pensée spinozienne.
La chose déclenchant l’émotion n’a pas besoin d’être présente :  » l’homme est affecté du même sentiment de joie et de tristesse par l’image d’une chose passée ou future et par l’image d’une chose présente. »
Tiens mais c’est de l’évocation, ça ?
« Le signal émotionnel n’est pas un substitut du raisonnement proprement dit. Il joue un rôle auxiliaire et accroit l’efficacité du processus de raisonnement et l’accélère ».
Il est étonnant de percevoir combien dans la pensée de Spinoza, les faits biologiques sont capitaux et déterminants de nos réactions, nos émotions et nos actions. Il suggère même d’écouter notre corps !
Si vous ne l’avez pas lu, je vous le recommande!