En sophrologie, deux points sont très importants :

Les ressentis corporels et l’entraînement à la pratique.

Le professeur Caycedo, le fondateur de la méthode précise que son expérience et celle qui relève des pratiquants et de la sienne sur des dizaines d’années démontre combien les effets sont remarquables (au sens remarqués), à condition qu’elle soit « répétée ».

Que se passe-t-il pour une personne qui répète des techniques régulièrement ?

Pour cela je vais témoigner de mon expérience que je compare, que je partage avec d’autres sophronisants. Dans un premier temps, je découvre mon fonctionnement, puis la répétition me permet de valider que c’est bien un fonctionnement. Enfin, si je le souhaite le fait d’en avoir pris conscience, je peux faire en sorte que cela se déroule autrement.

Mais d’où vient la difficulté de l’entraînement ?

Parfois, j’ai trouvé pénible de m’entraîner. J’ai pu assimiler cette discipline à laquelle je me sentais jadis contrainte à l’école. Dans le même temps, j’ai pu aussi réaliser combien quand je souhaitais arriver à produire quelque chose en musique par exemple ou en sport, je me contraignais à des efforts bien plus importants, sans avoir le sentiment de subir. J’en ai conclu que c’était une question de motivation ou de choix.

Si en sophrologie, le « résultat » est moins visible et moins immédiat, il fallait donc « s’accrocher » pour s’entraîner une quinzaine de minutes par jour. Pourtant, j’ai eu la chance de voir la qualité de mon sommeil rapidement s’améliorer. Mais en général, nous oublions très vite l’inconfort dans lequel nous pouvions être. C’est donc bien vrai que le bonheur est moins bruyant que la galère…

Il peut y avoir donc des hauts et des bas dans l’engagement à l’entraînement de la lassitude si nous ne faisons pas le point avec notre point de départ…. Tiens peut-être une idée ou un motif pour « s’arrêter » et considérer ces phases de désintérêt voire de découragement où tous les prétextes sont bons pour ne pas s’entraîner.

Quel est le piège d’y aller… à moitié… ?

« Je ne m’entraîne pas vraiment, mais je pense souvent, dans la journée, à me détendre, à me centrer sur mon souffle ou à sentir les sensations de mon corps. »

C’est pas mal… et mieux que rien et surtout très complémentaire à l’entraînement. A vrai dire, c’est que l’entraînement permet l’intégration profonde, et que cela se traduit dans la quotidienneté.

Le risque de s’en contenter est que l’on « pense » à son corps plus qu’on ne le sent, on adhère de manière artificielle à une dynamique positive en se persuadant que tout va bien ou ira bien. Si de nombreux panneaux publicitaires et l’air du temps plébiscitent des messages en longueur de journée sur les réseaux sociaux pour ne pas oublier de « sourire », « prendre soin de soi », sous des allures de slogans, cela ne se décrète pas. Si cela était aussi simple, cela se saurait ! Et nous nous sentirions moins en peine, non ?

Pire parfois, ces messages peuvent être culpabilisants si on ne se sent pas très bien, et rajoute à l’inconfort que l’on ressent pouvant même souffler un petit vent de reproche sur sa propre « fragilité », comme si cette dernière était interdite.

La qualité de présence à soi même et aux autres, savoir profiter des bons moments, pouvoir faire face aux difficultés sans chercher à s’en sortir à tout prix, mais en les vivants simplement en sachant qu’elles font partie de notre existence, et qu’il y aura des moments plus apaisés, s’APPREND DANS LE TEMPS. Et je suis certaine que chacun le sais, au fond, que ce soit avec ou sans la sophrologie.

Le paradoxe, est qu’une fois que nous reposons tout cela, on peut se dire que la sophrologie est un accélérateur !

Personnellement je me suis accroché à cela pour poursuivre depuis 2015 l’entraînement.

Comment s’y prend-on alors ?

On me demande souvent, mais tu ne te lasses pas, c’est toujours pareil, non ?

Pas vraiment car en sophrologie nous apprenons avec la pratique à observer, regarder tout ce qui nous arrive, et tout ce qui nous entoure comme si c’était la première fois.

C’est bien le fait de se déshabituer qui nous rend pleinement conscient, qui nous rend plus observateur, qui nous enrichit et nous apprend.

Le hic … c’est que l’apprentissage de ce premier regard ne s’acquiert qu’avec l’entraînement.

Personnellement, j’ai découvert une nouvelle manière de m’amuser de mon quotidien, qui ne m’amusait plus du tout. Ce premier regard me donne de l’énergie pour entreprendre de nouvelles choses, et finalement, la sophrologie améliore chaque jour et sans fin ma qualité de vie.