Point de vue sur l’étude de l’impact de la sophrologie dans la prise en charge de l’asthme chez les enfants
Introduction : une étude rare et précieuse
En 2018, la revue Pediatric Pulmonology a publié une étude consacrée à l’impact de la sophrologie sur l’asthme chez des enfants âgés de 6 à 17 ans.
Cette recherche est importante. En effet, peu d’études évaluent la sophrologie avec une approche scientifique rigoureuse.
Elle mérite donc qu’on s’y arrête.
Une publication crédible
Tout d’abord, la qualité de la revue renforce la valeur de l’étude.
Pediatric Pulmonology est une revue internationale spécialisée en pneumologie pédiatrique.
Son facteur d’impact atteignait 2,81 en 2018. Cet indicateur mesure la notoriété d’un journal en fonction du nombre de fois où ses articles sont cités.
À titre de comparaison, les journaux les plus cités ont un score autour de 40, tandis que les moins cités tournent autour de 0,4.
Ainsi, cette publication bénéficie d’une reconnaissance scientifique solide.
Une méthodologie rigoureuse
Ensuite, l’étude repose sur une méthodologie soignée.
Les chercheurs ont inclus 74 enfants répartis en deux groupes :
- Le premier groupe reçoit le traitement médical classique (oxygénothérapie, corticoïdes inhalés, bronchodilatateurs, kinésithérapie).
- Le second groupe suit le même traitement, avec en plus une séance de sophrologie.
Les enfants ont été répartis par tirage au sort, une méthode appelée randomisation.
Cela garantit une répartition neutre et évite les biais.
De plus, les deux groupes présentent des caractéristiques similaires : même âge et même niveau de gravité de la maladie.
Une conduite encadrée des séances
Par ailleurs, deux sophrologues différents animent les séances.
Cette précaution évite que la qualité de la relation entre le thérapeute et l’enfant influence les résultats.
Une démarche scientifique complète
De plus, l’équipe cherche à reproduire les résultats d’une autre étude.
Cette démarche de vérification est essentielle en recherche : elle permet de confirmer ou d’affiner les résultats précédents.
Un prétest a été réalisé avant le protocole, comme dans toute étude sérieuse.
Les chercheurs ont ensuite vérifié la fiabilité des résultats par des analyses statistiques.
Le risque d’erreur, appelé alpha de Cronbach, reste inférieur à 5 %.
Autrement dit, il existe moins de 5 % de probabilité que les résultats soient dus au hasard.
Des critères de mesure précis
L’équipe a défini clairement ses critères d’évaluation avant le début de l’étude.
Les chercheurs ont mesuré :
- la gravité des crises d’asthme,
- et le débit expiratoire de pointe (Peak Expiratory Flow ou PEF).
Ce dernier indicateur mesure la vitesse maximale à laquelle l’air sort des poumons lors d’une expiration forcée.
Pour cela, les enfants utilisent un débitmètre, un outil simple et fiable.
Des résultats encourageants
Les résultats sont positifs.
Le groupe ayant bénéficié d’une séance de sophrologie d’une heure a deux fois plus de chances d’atteindre un débit expiratoire de 30 litres/minute, contre 20 litres/minute pour le groupe témoin.
Référence :
Romieu H, Charbonnier F, Janka D, et al. Efficiency of physiotherapy with Caycedian Sophrology on children with asthma: A randomized controlled trial.
Pediatric Pulmonology. 2018;1–8. https://doi.org/10.1002/ppul.23982
Ainsi, la sophrologie semble favoriser une meilleure gestion respiratoire chez les enfants asthmatiques.
Une méthode complémentaire, non un traitement
Cependant, les auteurs précisent un point essentiel :
La sophrologie ne remplace pas le traitement médical.
Elle agit en complément, comme un soutien à la prise en charge globale.
Ce positionnement rejoint celui des sophrologues professionnels et du fondateur de la méthode.
En d’autres termes, la sophrologie ne soigne pas l’asthme, mais elle aide les enfants à mieux vivre avec.
Des limites à prendre en compte
Comme toute recherche, cette étude présente des limites.
Les chercheurs les annoncent clairement, ce qui témoigne d’une démarche honnête et scientifique.
La principale limite concerne l’absence de double aveugle :
ni les enfants ni les évaluateurs ne pouvaient ignorer qu’il s’agissait d’une séance de sophrologie.
Cette connaissance peut influencer les perceptions et donc les résultats.
Malgré cela, la recherche reste solide et apporte des pistes intéressantes.
Conclusion : un apport prometteur pour la prise en charge de l’asthme
En conclusion, cette étude démontre que la sophrologie peut améliorer le confort respiratoire et la qualité de vie des enfants asthmatiques.
Elle ne guérit pas la maladie, mais elle complète efficacement le traitement médical.
Elle ouvre ainsi la voie à d’autres recherches et à une meilleure intégration des approches psychocorporelles dans la santé respiratoire des enfants.


